Echeîa : nom donné par Vitruve (1er siècle avant JC), dans son Traité d’architecture, aux vases d’airain placés dans les théâtres antiques dans le but d’en amplifier l’acoustique. Cette pratique de placer des pots en terre dans les murs des églises se retrouve également au Moyen-Age, avec la même fonction de créer un effet sur le son à l’intérieur de l’espace. On les appelle les « vases acoustiques ».
Ma proposition pour la chapelle Saint-Meldéoc consiste à produire un échange avec l’espace autour de la chapelle et, plus particulièrement, avec sa cloche. Disposée en dessous de celle-ci, une sculpture-instrument-machine vient subtilement l’effleurer et la faire rayonner en produisant un son quasi inaudible. C’est en entrant dans la chapelle vide de toute intervention artistique, que l’on se trouve, alors, plongé dans un univers sonore mélangeant les vibrations du son de la cloche diffusées en direct à d’autres harmoniques et réverbérations enregistrés.
Une interpénétration se construit entre l’extérieur et l’intérieur. Baigné par une lumière naturelle, le lieu se fait alors chambre d’écho du son de la cloche, qui devient comme des voix que l’on entend murmurer, se diffusant et résonnant depuis les bénitiers présents présents dans la chapelle.
My work for the chapelle Saint-Meldéoc consists in producing interaction with the space around the chapel and, more espacially, with its bell. Set beneath the bell, a sculpture-instrument-machine subtly brushes against it and causes it to emit an all but inaudible sound. The chapel itself contains no atwork at all, but on entering the visitor is immersed in a world of sound, a blend of the vibrations of the bell with recorded harmonics and reverberations.
An interpenetration takes shape between outside and inside. Bathed in natural light, the chapel turns into an echo chamber for the sound of its bell, a sound akin to the murmur of voices resonating and emanating from the holy water fonts inside.
Credit photo : Aurélien Mole